
Début ce lundi, à New York, du procès opposant l’artiste américain Mason Rothschild à Hermès, qui l’accuse d’avoir commercialisé des NFT représentant l’iconique sac Birkin.
L’affaire éclate il y a deux ans aux Etats-Unis. Sur une plateforme spécialisée dans le métaverse, l’artiste californien Mason Rothschild commercialise un “Baby Birkin” 23 500 dollars. Un an plus tard, il propose cette fois des “Metabirkins”: une centaine d’interprétations NFT du sac iconique lancé par Hermès au début des années 80.
Dans la presse américaine, la maison Hermès assure ne pas avoir été associé au projet. Elle dénonce une atteinte à son image de marque et à ses droits de propriété intellectuelle et elle porte plainte pour contrefaçon. Mason Rothschild répond qu’il ne vend pas “de faux sacs Birkin”, mais “des œuvres d’art qui dépeignent l’imaginaire”. Des “œuvres” pour lesquelles le volume total des ventes aurait dépassé le million de dollars.
Jurisprudence
La décision du tribunal fédéral de Manhattan est très attendue parce qu’elle va faire jurisprudence, explique Annabelle Gauberti, Associée fondatrice et gérante du cabinet d’avocats Crefovi. Un artiste a-t-il le droit de reprendre l’image d’une pièce de luxe pour en faire un NFT et, qui plus est, de le commercialiser?
Pour sa défense, Mason Rothschild s’appuie sur le Premier amendement de la Constitution américaine, qui garantit la liberté d’expression. Mais là où Hermès pourrait prendre l’avantage, c’est que Mason Rothschild a fait du profit. D’après Annabelle Gauberti: “Son équipe juridique va avoir du mal à faire accepter que c’est juste de la liberté d’expression, parce qu’il a fait payer ses NFT”.
En attendant, ces derniers mois, Hermès a assuré ses arrières en enregistrant sa marque à l’Office américain des brevets et des marques. Objectif: se protéger désormais davantage dans les domaines de NFT, mais aussi des cryptomonnaies, des jeux en ligne et du metaverse.