March 24, 2023

Geneviève Guilbault accueille avec tiédeur l’idée d’une nouvelle taxe sur l’immatriculation, pour financer le transport collectif à Québec, mais puisque « l’argent ne s’invente pas », convient-elle, « toutes les avenues » méritent d’être explorées.  

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« On en discute. Le maire de Québec m’avait déjà vaguement évoqué la chose quand je l’avais rencontré sur l’ensemble des dossiers de transports », a indiqué la ministre des Transports, lundi. 

Mme Guilbault réagissait à notre article sur le fait que la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) étudie la possibilité d’imiter Montréal et de s’adresser à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour prélever une taxe additionnelle dans la région de Québec ainsi qu’à Lévis, à même l’immatriculation.

« Je ne suis pas en train de dire que je suis pour ou contre une nouvelle taxe. C’est sûr que moi non plus je ne suis pas chaude à l’idée des nouvelles taxes. On est en pleine inflation », a-t-elle d’abord laissé tomber. 

« Mais en même temps il faut être lucides, sereins et intelligents dans cette réflexion-là. La taxe sur l’essence, va aller en diminuant. On va avoir 1,6 million de véhicules légers électriques sur les routes en 2030, donc ça fait moins d’argent qui vient de l’achat d’essence. Ça fait partie d’une discussion beaucoup plus large que je suis en train d’avoir avec les élus sur le financement du transport collectif alors je veux prendre le temps de bien faire les choses avec les personnes concernées. » 

Rien de décidé, assure Marchand

Interpellé à son tour, le maire de Québec Bruno Marchand a lui aussi avancé que la réflexion sur le financement du transport collectif était beaucoup plus large. De nombreux scénarios – comme la taxe sur l’immatriculation – seront bel et bien étudiés pour 2024 et les années subséquentes, en collaboration avec le gouvernement du Québec, mais rien n’est encore décidé, a-t-il assuré. 

« Est-ce que ces taxes-là feront partie des mesures qu’on va mettre en place ? Aujourd’hui, ne gagez pas là-dessus. On n’est pas rendus là. Ce n’est pas parce qu’on l’étudie qu’on va le mettre en place », a insisté celui qui préside aussi la CMQ. Son bras droit, Pierre-Luc Lachance, avait pourtant évoqué en entrevue une possible implantation « à moyen terme », avant 2025. 

Dans la Vision sur la mobilité durable à l’horizon de 2041, dévoilée vendredi dernier, la CMQ écrivait pourtant noir sur blanc qu’elle compte s’inspirer de l’expérience de la métropole « en terme d’écofiscalité, notamment de taxation au profit du transport collectif. » 

Réaction des oppositions

Selon les élus d’Équipe Priorité Québec, Patrick Paquet et Stevens Mélançon, il ne fait plus aucun doute que le maire mène une guerre à l’automobile. Ils lui reprochent aussi de cacher ses véritables intentions à la population 

Sans se prononcer sur le fond, le chef de l’opposition, Claude Villeneuve, estime quant à lui que cette idée d’une taxe additionnelle aux automobilistes – pour financer le transport collectif – arrive à un très mauvais moment et envoie un « terrible message » à la population. « Ce n’est pas comme ça qu’on va vendre le tramway et faire augmenter l’adhésion au projet, surtout en périphérie. » 

La cheffe de Transition Québec Jackie Smith et l’organisme Accès Transports Viables ont quant à eux encouragé la CMQ à aller de l’avant avec une taxe additionnelle sur l’immatriculation et à utiliser tous les leviers que la loi met à sa disposition. 

– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon

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