March 28, 2023

Alors que le juge Bitar avait repris l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth le 23 janvier après une suspension de 13 mois, le procureur général libanais poursuit le magistrat pour « rébellion contre la justice » et « usurpation de pouvoir ».

Le procureur général libanais a annoncé le 25 janvier à l’AFP avoir décidé de poursuivre le magistrat chargé de l’enquête sur l’explosion meurtrière du port de Beyrouth en 2020, sur fond de bras de fer judiciaire entre les deux hommes.

Le juge Tarek Bitar, qui a décidé le 23 janvier de reprendre son enquête suspendue pendant 13 mois en raison de pressions politiques, est poursuivi pour « rébellion contre la justice » et « usurpation de pouvoir », a précisé le procureur Ghassan Oueidate. Il lui est également interdit de quitter le territoire libanais, a ajouté le procureur de la République près la Cour de cassation.

Tarek Bita a assuré à l’AFP qu’il refusait de renoncer à l’enquête. « Je suis toujours en charge de l’enquête et je ne me dessaisirai pas de ce dossier. Le procureur n’a pas la prérogative de me poursuivre », a-t-il déclaré.

Une enquête qui patine

Le juge Bitar doit comparaître le matin du 26 janvier, selon un responsable judiciaire qui a requis l’anonymat.

Le procureur a également ordonné la libération des 17 personnes détenues sans jugement depuis la gigantesque explosion du 4 août 2020 qui avait fait plus de 215 morts et dévasté des pans entiers de Beyrouth.

Parmi ces 17 personnes figurent un ressortissant américain ainsi que les directeurs des douanes et du port. Ces trois personnes ne faisaient pas partie des cinq détenus dont la libération a été ordonnée par le magistrat Bitar le 23 janvier, lorsqu’il a décidé de reprendre l’enquête par ses propres moyens.

Il a alors décidé d’inculper plusieurs personnalités de haut rang, dont le procureur général et deux hauts responsables de la sécurité. L’explosion a été causée par le stockage imprudent de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium dans un entrepôt du port.

Elle a été imputée par une grande partie de la population à la corruption et à la négligence de la classe dirigeante, également accusée par les familles des victimes et les ONG de torpiller l’enquête pour éviter les inculpations.

Toutes les actualités du site n’expriment pas le point de vue du site, mais nous transmettons cette actualité automatiquement et la traduisons grâce à une technologie programmatique sur le site et non à partir d’un éditeur humain.

Leave a Reply

Your email address will not be published.

%d bloggers like this: