

Fred de Noyelle / Getty Images
Une crèche de Noël.
JUSTICE – La mairie a 24 heures. Une semaine après celle de Béziers, dans l’Hérault, la justice a ordonné mercredi le retrait de la crèche de Noël installée dans l’Hôtel de ville de Perpignan par le maire RN Louis Aliot.
Saisi comme la semaine précédente par la Ligue des Droits de l’Homme, le tribunal administratif de Montpellier a ordonné à la commune de Perpignan de « retirer la crèche de la Nativité », sous peine d’une astreinte de « cent euros par jour de retard », selon une décision rendue moins de 24 heures après avoir entendu les parties.
« Contraire à la loi de 1905 »
« C’est une crèche avec Joseph, Marie, les Rois mages qui montrent que nous sommes bien dans une crèche catholique, contraire à la loi de 1905 » de séparation des Eglises et de l’État, avait plaidé mardi 20 décembre Sophie Mazas, avocate et présidente de la LDH de l’Hérault.
« Nous sommes véritablement dans la tradition », avait rétorqué l’avocate de la ville, Delphine Joubes, en soulignant aussi que la crèche avait été érigée dans un « patio » de l’Hôtel de ville « dédié à la catalanité » et par lequel « les personnes qui souhaitent venir à la mairie pour des démarches administratives ne passent pas ».
Les conclusions de la mairie « sont rejetées », a brièvement indiqué le tribunal administratif, dont la motivation précise sera connue ultérieurement.
Le maire Louis Aliot n’entend pas céder
Sur Twitter, le maire RN Louis Aliot a indiqué que la crèche serait maintenue jusqu’au 2 janvier, malgré la condamnation. « Malheureusement, la Ligue des droits de l’Homme et plusieurs organisations politiques ont décidé d’instrumentaliser la laïcité de la République et la justice administrative pour faire obstacle à l’expression de nos traditions, de nos héritages et plus généralement pour nous empêcher d’être ce que nous sommes », a-t-il écrit dans un communiqué.
Perpignan/ Crèche de Noël en mairie : malgré la condamnation prononcée cette nuit par le tribunal, elle sera mainte… https://t.co/2OP33xxRrt
— Louis Aliot (@louis_aliot)
Le 14 décembre, la justice avait ordonné au maire de Béziers Robert Ménard de faire de même. « On obéit, mais je regrette cette mesure qui est d’une grande brutalité face à quelque chose qui, pourtant, rassemble », avait réagi Robert Ménard, interrogé par l’AFP. Le maire avait indiqué qu’il comptait déplacer la crèche sur le parvis de l’Hôtel de Ville.
Louis Aliot, figure du Rassemblement national, et Robert Ménard, le maire de Béziers proche du RN, « pensent pouvoir violer la loi et la Constitution impunément », a commenté auprès de l’AFP la responsable de la LDH Sophie Mazas, en jugeant « problématique » que les préfets de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales n’aient « pas réagi » pour « faire appliquer la loi ».
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