June 3, 2023
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Publié le:

La nouvelle fusée européenne Vega-C a été perdue peu de temps après le décollage de la Guyane française dans la nuit avec deux satellites à bord, lors du dernier coup porté aux efforts spatiaux européens.

Le échec du lancement mardi soir menace d’immobiliser le Vega-C, qui quitterait l’Europe sans un moyen à court terme d’envoyer des satellites en orbite après les retards de la fusée Ariane 6 et l’annulation de la coopération russe sur la guerre en Ukraine.

S’il avait réussi, il s’agirait du premier lancement commercial du Vega-C depuis son vol inaugural le 13 juillet.

Mais quelques minutes seulement après le décollage à 22h47 heure locale (01h47 GMT mercredi), la trajectoire du lanceur a dévié de sa route programmée et les communications ont été perdues, selon le fournisseur de services de lancement commercial Arianespace.

“La mission est perdue”, a déclaré le directeur général d’Arianespace, Stéphane Israël, depuis le Centre spatial de Kourou en Guyane française, un département français situé sur la côte nord-est de l’Amérique du Sud.

Une “anomalie s’est produite” dans le deuxième étage du lanceur, “mettant fin à la mission Vega-C”, a indiqué la société.

La fusée a été lancée au-dessus de l’océan Atlantique et avait dépassé 100 kilomètres (62 miles) d’altitude et se trouvait à plus de 900 kilomètres au nord de Kourou.

Il n’était pas immédiatement clair si le dispositif de destruction de la fusée avait été activé ou s’il s’était écrasé en mer.

“L’analyse des données est en cours pour déterminer les raisons de cet échec”, a-t-il ajouté.

Un point presse est prévu mercredi midi à Kourou.

Un “rappel qui donne à réfléchir”: Musk

Elon Musk, le PDG du fabricant de fusées rival américain SpaceX, a tweeté qu’il était “désolé d’entendre cela”.

“C’est un rappel qui donne à réfléchir sur la difficulté du vol spatial orbital”, a-t-il ajouté.

Peter Beck, le PDG du fournisseur américain de services de lancement Rocket Lab, a tweeté que “un petit lancement est bien plus difficile que la plupart des gens ne le pensent”.

La fusée avait tenté de mettre en orbite deux satellites d’observation de la Terre construits par Airbus qui devaient rejoindre la constellation Pléiades Neo. La constellation est capable de capturer des images à très haute résolution de n’importe quel point du globe plusieurs fois par jour.

L’échec est un coup dur pour le géant aérospatial européen Airbus, qui a développé le programme, dont les services sont vendus à la fois aux entreprises et aux militaires.

Les satellites qui génèrent des revenus commerciaux sont généralement assurés. Un initié de l’industrie a déclaré que les satellites Pleiades Neo 5 et 6 étaient couverts pour 220 millions d’euros (233 millions de dollars), permettant potentiellement à Airbus de les construire à nouveau.

Contacté par l’AFP, Airbus n’a fait aucun commentaire.

Le lancement était initialement prévu pour le 24 novembre.

Il a cependant été reporté d’un mois en raison d’un équipement défaillant lié au carénage de la charge utile, une sorte de cône de nez, a indiqué à l’AFP la filiale israélienne d’Arianespace. On ne pense pas que la raison du report soit liée à l’échec de mardi soir.

Le Vega-C est la dernière version du système de fusée Vega, mardi marquant le troisième échec sur 21 lancements depuis 2021.

Commission d’enquête

Arianespace a déclaré que l’erreur s’était produite dans l’étage Zefiro 40, qui a été spécifiquement développé pour le Vega-C, contrairement à de nombreuses autres parties du lanceur.

Le maître d’œuvre de Vega-C est la société aérospatiale italienne Avio, dont le cours de l’action avait plongé de près de 9% mercredi après-midi.

Le PDG d’Avio, Giulio Ranzo, a déclaré dans un communiqué vidéo qu'”une commission d’enquête sera mise en place par l’Agence spatiale européenne et Arianespace qui travaillera avec l’équipe d’Avio pour comprendre les causes profondes de cet échec”.

Ce fut également un revers majeur pour l’Agence spatiale européenne (ESA), qui vise à rendre l’Europe plus compétitive sur le marché des satellites en pleine expansion.

Les espoirs européens ont été placés sur la fusée Ariane 6, mais le report à fin 2023 de son vol inaugural, initialement prévu en 2020, a déçu les attentes de l’ESA

Le secteur spatial européen a encore été fragilisé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui a mis fin à sa coopération avec Moscou.

En réponse aux sanctions imposées à Moscou par l’Union européenne, la Russie a suspendu les lancements spatiaux depuis la Guyane française avec ses lance-roquettes Soyouz et a retiré son personnel technique.

Faute d’alternative, l’ESA a été contrainte de se tourner vers SpaceX pour lancer deux missions scientifiques.

(AFP)

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