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Israël s’est préparé dimanche à démolir la maison familiale à Jérusalem-Est d’un Palestinien qui a tué sept personnes près d’une synagogue, dans le cadre de mesures visant à punir les proches des assaillants.
L’étape intervient alors que la violence fait rage dans le Conflit israélo-palestinien, qui a également vu des dizaines de Palestiniens tués ce mois-cidéclenchant l’alarme mondiale.
Français Président Emmanuel Macron a exhorté toutes les parties à éviter d’alimenter une “spirale de violence” lors d’un appel téléphonique dimanche avec Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahua déclaré le bureau du président.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken devait se rendre lundi à Jérusalem pour discuter des mesures de désescalade, tandis que le pape François a déploré dimanche la “spirale de la mort”.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a également appelé à une “responsabilité maximale” lors des appels avec son israélien et palestinien homologues.
À la suite de deux fusillades visant des Israéliensle cabinet de sécurité de Netanyahu a décidé de punir “les familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme”.
Le gouvernement prévoit de supprimer les droits aux prestations de sécurité sociale des proches des assaillants et a également envisagé de faciliter l’accès aux armes à feu pour les civils israéliens.
Dans le premier geste concret, le cabinet de Netanyahu a déclaré que la maison de Jérusalem-Est de Khayri Alqam, 21 ans, abattue par la police après l’attaque de vendredi, “sera scellée juste avant sa démolition”.
Un correspondant de l’AFP a vu les forces israéliennes sur la propriété après avoir fermé ses entrées, les Palestiniens vidant leurs affaires.
La mère d’Alqam était l’une des cinq personnes qui restaient en détention dimanche, a indiqué la police, sur les 42 suspects arrêtés après la fusillade dans la colonie de Neve Yaakov.
Bien qu’Israël démolit déjà régulièrement les maisons des Palestiniens qui tuent des Israéliens, le processus nécessite un préavis aux familles et permet une procédure d’appel.
Dani Shenhar, un expert juridique du groupe de défense des droits israélien HaMoked, a déclaré que le bouclage de la maison d’Alqam du jour au lendemain a démontré le désir du gouvernement de « se venger des familles ».
La mesure a été prise “au mépris total de l’État de droit”, a-t-il accusé, ajoutant que HaMoked lancerait une protestation auprès du procureur général d’Israël.
Permis d’armes à feu
Le gouvernement est allé encore plus loin dimanche en annonçant que la maison d’un garçon de 13 ans qui a tiré sur deux Israéliens serait également bouclée “même si son attaque a causé de graves blessures à ses victimes et non leur mort”.
Le garçon a été abattu et détenu après l’attaque dans le quartier de Silwan, juste à l’extérieur de la vieille ville fortifiée de Jérusalem-Est.
Les mesures punitives sont conformes aux propositions des partenaires politiques d’extrême droite de Netanyahu, dont le soutien lui a permis de revenir au pouvoir fin décembre.
Ils s’appliqueront probablement principalement aux Palestiniens de nationalité israélienne, connus sous le nom d’Israéliens arabes, et aux Palestiniens titulaires d’un permis de séjour pour Jérusalem-Est annexée.
La révocation des cartes d’identité israéliennes des proches des assaillants était à l’ordre du jour dimanche lors de la réunion hebdomadaire du cabinet de Netanyahu.
Le gouvernement prévoit également de faciliter l’obtention par les citoyens israéliens de permis de port d’armes à feu.
“Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre”, a déclaré samedi le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, devant un hôpital de Jérusalem.
Les attentats de Jérusalem sont survenus après que le raid le plus meurtrier des forces israéliennes en Cisjordanie depuis près de deux décennies a tué 10 Palestiniens.
Israël a déclaré que le raid de jeudi à Jénine visait des membres du Jihad islamique, qui, avec le Hamas, ont ensuite tiré plusieurs roquettes depuis Gaza, provoquant des frappes de représailles israéliennes sur les sites du Hamas. Aucune victime n’a été signalée.
Depuis le début de l’année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 34 adultes et enfants palestiniens, dont des assaillants, des militants et des civils.
La fusillade de vendredi était la première attaque mortelle visant des Israéliens cette année et a tué six civils israéliens, dont un enfant, et un citoyen ukrainien.
Incendie criminel et vandalisme
L’effusion de sang devrait figurer en tête de l’ordre du jour lorsque Blinken rencontrera Netanyahu, avant de se rendre dans la ville cisjordanienne de Ramallah pour des entretiens avec le président palestinien Mahmud Abbas.
La flambée de violence a été suivie d’une vague d’incendies criminels et de vandalisme.
Une maison et un véhicule palestiniens dans le village cisjordanien de Turmus Ayya ont été incendiés pendant la nuit. Un responsable de la sécurité israélienne a déclaré à l’AFP que des extrémistes israéliens étaient les auteurs présumés.
L’agence de presse officielle palestinienne Wafa a déclaré que 120 voitures avaient été touchées par des pierres, prétendument lancées par des colons, et 22 magasins attaqués dans la région de Naplouse samedi soir.
À l’extérieur de la colonie israélienne voisine de Kedumim, des gardes ont tué un Palestinien qui, selon l’armée, avait une arme de poing.
Le ministère palestinien de la Santé l’a identifié dimanche comme étant Karam Ali Ahmad Salman, 18 ans.
(AFP)