Depuis quelques années, plusieurs études scientifiques ont permis de mettre en évidence les méfaits de l’isolement pour la santé, et notamment pour celle des seniors. Les confinements liés à la pandémie ont également rappelé l’importance des relations sociales et interactions humaines pour notre santé générale.
Parue dans la revue Frontiers in Cardiovascular Medicine (Source 1), une nouvelle étude réaffirme l’importance du lien social, cette fois pour les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque.
Celle-ci a en effet montré que les personnes âgées souffrant d’insuffisance cardiaque et ayant le sentiment d’avoir perdu leur rôle social auprès de leurs proches (amis, famille) ont été plus susceptibles d’obtenir de mauvais résultats cliniques concernant leur pathologie. Ces mauvais résultats cliniques incluaient une moins bonne forme physique, de moins bonnes performances cognitives, un indice de masse corporelle plus faible, un taux d’hémoglobine plus faible ou encore une vitesse de marche plus lente. A long terme, ces personnes socialement fragilisées pourraient même obtenir de moins bons pronostics comparé aux insuffisants cardiaques ayant encore un engagement social.
Une fragilité sociale qui devrait être prise en charge
De manière plus générale, les chercheurs parlent de fragilité sociale pour évoquer à la fois la perte de rôles sociaux, mais aussi l’absence de relations et d’activités sociales.
“Des recherches récentes ont montré que la fragilité sociale est présente chez les deux tiers des personnes âgées souffrant d’insuffisance cardiaque, et elle a été associée à de moins bons résultats pour ces patients. Cependant, on ne sait pas exactement pourquoi la fragilité sociale aggrave le pronostic”, a commenté le Dr Satoshi Katano, premier auteur de l’étude et chercheur au Sapporo Medical University Hospital (Japon) .”Pour examiner les aspects de la fragilité sociale qui peuvent contribuer à de mauvais résultats, nous avons mesuré la fragilité sociale à l’aide du questionnaire Makizako chez plus de 300 patients atteints d’insuffisance cardiaque de plus de 65 ans qui ont été admis dans notre hôpital pour des soins”, a-t-il ajouté dans un communiqué (Source 2). Le questionnaire Makizako évalue la fragilité sociale du patient via cinq questions portant sur le soutien social du patient, ses activités sociales, sa situation de vie et sa perception de son rôle social. Une réponse négative à deux questions ou plus est un indicateur de fragilité sociale.
“Nous avons constaté que le rôle social perçu d’un patient, ainsi que sa fragilité sociale dans son ensemble, étaient associés à des résultats cliniques indésirables à long terme chez les patients âgés souffrant d’insuffisance cardiaque. De plus, ces deux facteurs ont ajouté à la probabilité d’un pronostic négatif “, a détaillé le Dr Katano, qui a précisé que les patients ont été suivis durant trois ans après le début de leur prise en charge à l’hôpital.
Au vu de ce constat, l’équipe de recherche juge nécessaire le développement d’un programme de diagnostic et de prise en charge de la fragilité sociale des insuffisants cardiaques. La participation à des activités bénévoles dans des associations pourrait par exemple les aider à retrouver un rôle social valorisant.
CET ARTICLE A ETE COPIE SUR www.santemagazine.fr
