

Instragram / Enora Malagré
Enora Malagré fait partie des personnalités qui ont publiquement soutenu Priscilla Majani sur les réseaux sociaux.
JUSTICE – À l’approche du verdict, personnalités et anonymes prennent la parole sur les réseaux sociaux pour soutenir Priscilla Majani à l’aide du hashtag « #JauraisFaitCommeElle ». Mère de famille française âgée de 48 ans, elle est accusée d’avoir soustrait sa fille à son père pendant onze années de cavales, principalement passées à l’étranger.
Aujourd’hui rattrapée par la justice, elle risque cinq ans de prison, dont quatre fermes, conformément aux réquisitions du ministère public lors de son procès en appel qui a eu lieu au mois de novembre, et dont l’issue doit être prononcée le 4 janvier prochain, au tribunal d’Aix-en-Provence.
Priscilla Majani avait été d’abord condamnée en septembre 2022 devant le tribunal correctionnel de Toulon à cinq ans de prison pour non-présentation d’enfant, et dénonciation calomnieuse envers son ancien mari. Une peine cumulant deux précédentes condamnations prononcées contre elle pour les différents chefs d’accusation en 2015 et 2016, alors qu’elle était en fuite avec sa fille.
Accusations de viol
C’est à la suite d’un dépôt de plainte (classée sans suite) contre le père de sa fille, qu’elle accuse de viol et d’agression sexuelle sur leur enfant, que Priscilla Majani avait disparu avec sa fille en 2011.
Finalement extradée en août 2022 de Suisse, où elle avait été arrêtée quelques mois plus tôt à l’issue d’un contrôle routier. Placé sous curatelle en Suisse, l’enfant aujourd’hui âgée de 17 ans, est toujours sur place soutient la version des faits défendue par sa mère. Selon le ministère public helvète, elle a par ailleurs porté plainte contre son père pour des faits de violences psychologique, physique et sexuelle auprès de la justice suisse.
Ce que le père en question a nié devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence le 23 novembre, selon un récit de l’audience fait par le site 20 Minutes. « Je vous le reconfirme et je le dis à la Terre entière. Je n’ai jamais violé Camille », a alors déclaré l’homme. Durant cette audience, les dépositions faites en 2011 à la police, pendant lesquelles la petite fille, âgée alors de cinq ans, accusait son père de viol avec des déclarations détaillées, ont été rediffusées.
Ce que l’accusé, et son avocat, ont évoqué comme étant une manipulation « dans le but d’éloigner Camille de son père », selon 20 Minutes. Insistant sur la « particulière gravité » des faits reprochés, l’avocat général Jean-Louis Persico, qui a requis en appel quatre ans de prison ferme et un an avec sursis probatoire contre Priscilla Majani, a évoqué l’importance du « traumatisme de la fille » de l’ancien couple, et le résultat d’une « séparation particulièrement conflictuelle » notamment autour de la garde de l’enfant.
« Qu’on entende la parole de l’enfant »
Cependant, onze ans après la fuite de Priscilla Majani avec sa fille, la dénonciation des violences sexistes et sexuelles, que ce soit à l’égard des femmes ou des enfants, a pris une tout autre dimension en France et dans le monde. Et face à la lourde peine que Priscilla Majani encourt, et aux accusations de viol renouvelées en 2022 par sa fille, de nombreux internautes assurent maintenant qu’ils auraient fait la même chose pour protéger leur progéniture.
#JauraisFaitCommeElle
#PriscillaMajani https://t.co/AUS15t7ydI— pamella (@pamellamu1)
Des personnalités publiques se sont également jointes à l’appel, à l’instar d’Énora Malagré, Alex Lutz ou encore l’actrice Catherine Marchal qui ont posté sur leurs comptes respectifs une photo avec le hashtag #PriscillaMajani ou #Jauraisfaitcommeelle. Selon l’avocate de Priscilla Majani à BFMTV, l’actrice Eva Darlan serait même à l’origine de cette campagne de soutien sur les réseaux sociaux.
« Elle a été révoltée par cette histoire, par le fait que madame Majani soit condamnée à cinq ans (de prison) ferme en première instance et qu’on laisse des enfants sous l’autorité de parent hypothétiquement agresseur, selon la parole de l’enfant, au nom de la présomption d’innocence », a rapporté l’avocate, Me Myriam Guedj, à BFM Toulon Var. « Ce que veulent ces personnalités et ces anonymes c’est qu’on entende la parole de l’enfant », a-t-elle ajouté.
En parallèle de ce mouvement de soutien, une pétition réclamant la relaxe de Priscilla Majani a été aussi lancée sur Internet. « Malgré #MeTooInceste, il est plus facile de prouver (…) la fuite, la disparition, plutôt que l’inceste, les agressions sexuelles et les violences intrafamiliales », dénonce notamment le texte, signé par plus 5700 personnes au 22 décembre.
Procès tendu
C’est ce sujet de fond qui a été décrit comme étant le cœur des débats s’étant tenus au procès en appel du 23 novembre dernier, selon le compte rendu publié le jour même par l’Agence France-Presse – qui relate qu’il avait eu lieu dans une ambiance parfois tendue, avec deux personnes, soutiens de Mme Majani, qui ont été évacuées de la salle.
« Elle a tout fait pour retirer l’enfant de la résidence alternée » appliquée aux moments des faits, avait alors affirmé le père, estimant que sa fille « a été détruite par sa mère ». Arguant le bénéfice du doute, l’autre avocate de Mme Majani, Me Sophie Benayoun, avait de son côté défendu « l’hypothèse qu’elle est partie pour protéger sa fille » et plaidé la relaxe en estimant que « le crédit qu’on apporte à la parole de nos enfants » devait prévaloir.
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