

TERESA SUAREZ / AFP
Alors que l’hôpital fait face à une triple épidémie et que les urgences sont saturées, François Braun explique que la situaton à l’hôpital sera « plus compliquée » encore la semaine prochaine. (Photo : Le ministre français de la Santé François Braun lors d’une session territoriale du Conseil national de la refondation sur la santé (CNR) à Fontaine-le-Comte, près de Poitiers, le 8 décembre 2022.)
SANTÉ – À bout de souffle. Le ministre de la Santé, François Braun, a évoqué ce jeudi 22 décembre dans la soirée une situation « critique au niveau du système de santé » en raison de la triple épidémie hivernale de Covid-19, de bronchiolite et de grippe, qui pèse sur des services d’urgences « saturés ». Et la situation ne risque pas de s’améliorer la semaine prochaine, elle sera même pire, alerte le ministre.
Trois facteurs se conjuguent et entraînent en effet une vague d’hospitalisation massive en France. D’abord, les admissions quotidiennes de patients Covid19 à l’hôpital atteignent désormais un pic. Santé Publique France note par ailleurs une « très forte » hausse des hospitalisations des cas de grippe. Et enfin, la bronchiolite atteint des niveaux records depuis plus de dix ans chez les nourrissons malgré une récente accalmie.
Une union sacrée « remarquable »
Conséquence : « Notre système de santé est particulièrement en tension en ce moment, avec les Samu qui ont une augmentation de 30 à 40% du nombre d’appels », a relevé le ministre devant des journalistes lors d’ une visite nocturne au Samu de Paris, basé à l’hôpital Necker, avant de se rendre à l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Notant que « les services d’urgences sont eux aussi saturés, avec des difficultés d’hospitalisation », le ministre a salué une « espèce d’union sacrée qui est remarquable ». Il a également prédit une situation « encore plus compliquée la semaine prochaine ». « Nous avons un cap extrêmement difficile à passer », a-t-il noté. À cela s’ajoute l’appel d’un collectifs qui médecins généralistes qui enjoint à arrêter les consultations entre le 26 décembre et le 2 janvier.
Les services pédiatriques, également durement affectés par l’explosion des cas de grippe et bronchiolite, seront reçus à l’Élysée ce vendredi 23 décembre à L’Élysée, selon le média Politico. « Elle sera composée de pédiatres, d’infirmières, de puéricultrices ou encore de spécialistes de la néphrologie pédiatrique. Le président veut avant tout et surtout les écouter », précise cette source.
Cette rencontre permettra notamment de poser les bases des Assises de la pédiatrie visant à sortir ce secteur d’une crise profonde, prévues au printemps prochain.
Un hôpital qui va bientôt « s’écrouler »
Les soignants ont déjà à mainte reprises appelés Emmanuel Macron à prendre en compte leurs revendications. « Monsieur le président, votre silence est assourdissant », écrivait un collectif de 10 000 soignants dans une tribune au Monde.
Mercredi, c’est un collectif de plus de 5 000 médecins, soignants et agents hospitaliers qui a appelé l’exécutif à agir d’« urgence » face à un hôpital public « en train de se fissurer et bientôt de s’écrouler », incapable selon eux « d’amortir la moindre crise sanitaire ».
François Braun a promis jeudi soir qu’il entamerait « dès le mois de janvier la réforme globale de notre système de santé, territoire par territoire », à l’issue des travaux du Conseil national de la refondation (CNR). « Je remercie l’ensemble des professionnels et je leur dis que nous sommes mobilisés, et que nous allons prendre à bras-le-corps le système de santé pour le réformer », a-t-il assuré.
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