
Les autorités australiennes ont confirmé ce lundi 30 janvier la perte d’une petite capsule radioactive lors de son transfert du site minier de Newman vers Perth. Elle présente deux risques principaux liés à son exposition et à une potentielle contamination.
Cela revient à «chercher une aiguille dans une botte de foin». Les autorités locales ont confirmé ce lundi la perte d’une petite capsule radioactive transférée du site minier de Newman, au nord-ouest de l’Australie, vers Perth, au sud-ouest du pays, pour y être réparée.
La capsule, longue de huit millimètres et large de six millimètres, a été emballée le 10 janvier dernier, avant d’être transporté hors du site deux jours plus tard. Le boîtier contenant la capsule à l’origine est arrivé à Perth le 16 janvier. La marchandise a été finalement déclarée manquante le mercredi 25 janvier, lorsque le colis a été déballé pour une inspection.
Le département des pompiers et des services d’urgence locaux a déclaré ce lundi que des spécialistes des radiations ont entamé les recherches le long de la Great Northern Highway, sur un périmètre total de 1.400 kilomètres. Pour les aider, un équipement de détection de rayonnement a été installé sur leurs véhicules. Ils vont arpenter cette longue portion de route en «conduisant vers le nord et le sud à des vitesses lentes».
Pourquoi la capsule est-elle dangereuse ?
La capsule perdue présente deux risques principaux pour les humains, à savoir l’exposition et une potentielle contamination. Cette dernière peut survenir lorsque des matières radioactives entrent en contact avec un élément, comme le corps humain ou la route.
«L’exposition, c’est comme s’asseoir au soleil par une chaude journée et recevoir des rayons UV. Si vous limitez votre temps et que vous maximisez votre distance par rapport à celui-ci, alors vous limitez la quantité d’exposition que vous obtenez», a détaillé Dale Bailey, professeur d’imagerie médicale à l’Université de Sydney, pour The Guardian.
Selon ce spécialiste, la dose de rayonnement de la capsule serait proche de 1,665 millisievert (l’unité de mesure de la radioactivité sur le corps humain) par heure. A titre de comparaison, la quantité normale de rayonnement de fond auquel est exposé un Australien sur une année est d’environ 1,5 millisievert.
La capsule égarée se trouve actuellement dans un conteneur en acier permettant de retenir les matières radioactives. Si celui-ci se rompt, les particules bêta libérées pourraient causer de graves dégâts, allant de simples rougeurs de la peau à la mort des tissus la composant dans les cas les plus graves, selon Dave Bailey.
Quelle est l’utilité initiale de cette capsule ?
Pour mieux comprendre, la capsule contient une source de césium 137 de 19 GBq (gigabecquerel, soit une unité de désintégration radioactive), utilisée dans les jauges de rayonnement. Le césium 137 est un métal radioactif, émettant des particules bêta et gamma, qui perd la moitié de son activité au bout de trente ans.
Ces capsules sont largement utilisées dans l’industrie minière, pétrolière et gazière afin de mesurer la densité de rayonnement fixe et le flux de matériaux. «Ce qu’ils regardent, c’est le débit ou le niveau dans un tuyau», a expliqué Lauren Steen, la directrice générale de la zone ouest du pays chez Radiation Services, pour le journal britannique.
En tout, la capsule perdue est conçue pour durer près de quinze ans grâce à des contrôles règlementaires annuels. D’après Dave Bailey, la source peut conserver une radioactivité détectable au-dessus des niveaux de rayonnement de fond naturel dans l’environnement pendant environ 300 ans.