

THOMAS SAMSON / AFP
Mardi 24 janvier, l’ensemble du trafic a été interrompu à Gare de l’Est à Paris à cause d’un « acte de sabotage ».
TRANSPORTS – Après de fortes perturbations provoquées par un « acte de sabotage », un retour à la normale du trafic ferroviaire à Gare de l’Est à Paris est prévu pour jeudi matin, a indiqué ce mercredi 25 janvier la SNCF.
À la mi-journée, seuls trois trains sur quatre circulaient dans la grande gare parisienne, fortement touchée par l’incendie volontaire de câbles électriques dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 janvier. La veille, le trafic avait été entièrement interrompu.
SNCF Voyageurs prévoit pour jeudi des circulations normales pour « l’ensemble des trains, TER et TGV depuis ou vers la Gare de l’Est ». Un rétablissement permis grâce à « l’engagement » des salariés de SNCF Réseau qui se sont relayés jour et nuit pour réparer les dégâts, a tenu à souligner l’entreprise.
« C’est un travail à la fois titanesque en termes de nombre de câbles à remplacer dans les délais impartis mais c’est aussi un travail de fourmis », a expliqué Tom Danckaert, dirigeant de l’unité de maintenance de l’Infrapôle Paris Est, dans une vidéo diffusée par SNCF Réseau.
Une centaine de personnes mobilisées
L’incendie a embrasé environ 600 câbles électriques d’un poste d’aiguillage à Vaires-sur-Marne, en Seine-et-Marne. « Les câbles de signalisation et de télécom, ce sont des câbles sur lesquels transitent un grand nombre de circuits et sur lesquels on ne peut pas se permettre de faire d’erreurs en termes de raccordements », a détaillé Tom Danckaert.
D’après l’ingénieur, ce travail « va mobiliser facilement une centaine de personnes directement ou indirectement pendant trois jours et trois nuits ». Concernant l’enquête, le parquet de Meaux a indiqué que le « portillon d’accès aux voies de la SNCF (avait été) ouvert sans aucune trace d’effraction ».
Les auteurs ont ensuite déplacé les panneaux en béton condamnant l’accès à une trappe où se trouvaient les coffrets abritant les câbles électriques. L’incendie est l’œuvre de personnes connaissant « forcément bien le réseau », ont confié plusieurs cadres de la compagnie ferroviaire interrogés par l’AFP.
Un ancien secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire, Roger Dillenseger, n’a pas exclu que des cheminots puissent être derrière ce sabotage. En plein conflit social sur la réforme des retraites, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a toutefois invité à se méfier des raccourcis entre ces dégradations et le mouvement social.
Une enquête ouverte par le parquet de Meaux
Il n’existe « aucun lien » entre les deux, a-t-il insisté, mais « quand il y a ce genre de délits, il y a des sanctions forcément ». SUD-Rail, qui a appelé avec la CGT-Cheminots à une grève reconductible à la mi-février si le gouvernement ne retirait pas sa réforme des retraites, a également invité à faire « attention aux amalgames ».
La fédération « ne soutient pas les actes isolés qui détruisent notre outil de travail », a écrit le syndicat dans un communiqué. La SNCF a porté plainte et une enquête a été ouverte par le parquet de Meaux pour dégradation volontaire et mise en danger de la vie d’autrui.
En juin 2021, des câbles de signalisation situés dans la Drôme, sur la ligne à grande vitesse Méditerranée, avaient également été incendiés, provoquant d’importants retards sur la ligne Paris-Marseille.
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